Mercredi 20 novembre 2013

J'aime

 La Crevette :
J'aime sa façon de dormir les bras en l'air, sur le dos, la tête tournée vers la fenêtre.
J'aime ses petits bruits bizarres quand elle tète – porte qui couine, moteur qui démarre, évier qui se débouche.
J'aime ses longs doigts élancés que j'imagine courir sur le clavier d'un piano.
J'aime sa petite tête ronde qu'elle tient bien droite lorsque je la porte sur mon épaule.
J'aime quand elle est complètement cachée dans le porte-bébé, sous la fourrure de son manteau et qu'on me demande, incrédule, "Il y a un bébé là dedans ?"
J'aime le sourire béat et dégoulinant de lait qui s'accroche à son visage après la tétée.
J'aime ses grosses joues rebondies sur lesquelles j'ai toujours envie de déposer des baisers.
J'aime la regarder dans son bain, sereine et détendue.
J'aime ses petits sourires étonnés qui commencent à devenir de plus en plus nombreux.
J'aime ses grands yeux qui me regardent, rassurés, lorsque je viens la chercher le matin dans son lit.

 La Sardine :
J'aime le profil de son visage lorsque ses petits cheveux fins et bouclés sont attachés en queue de cheval.
J'aime ses fous rires sonores qui éclatent pour un rien.
J'aime quand elle goûte de nouvelles céréales le matin et qu'elle dit "C'est délicieux Maman !"
J'aime ses petits yeux fatigués et ses mains qui cherchent fébrilement la tétine et le doudou lorsque je viens la chercher à l'école à midi.
J'aime sa joie quand je lui parle de Papi et Mamie.
J'aime sa joie quand je lui dis qu'il y a un cadeau pour elle ("Un cadeau pour moi Maman ?")
J'aime sa joie quand elle me voit arriver le soir chez sa nounou.
J'aime sa joie
 – si souvent présente, si entière, si sincère.
J'aime l'appeler "Mon canard" ou "Ma minette" et l'entendre rétorquer "Je ne suis pas Minette moi !"
J'aime l'entendre compter à sa façon ("Un deux quatre huit douze !")

 Mes deux poissons :
J'aime lorsque la Sardine embrasse les pieds de sa sœur ou lui colle un bisou baveux sur la joue (sans toujours enlever sa tétine à vrai dire).
J'aime entendre la Sardine dire "C'est ma sœur".
J'aime voir la petite regarder avec admiration la grande et me dire que ces deux-là ont tant à apprendre l'une de l'autre.
J'aime dire "Mes filles", ou bien "Les filles".
J'aime mon impatience à imaginer la complicité qui les uniront peut-être lorsqu'elles seront adolescentes.

J'aime dire "Petite Sœur" en parlant de la Crevette à la Sardine. J'aime entendre la Sardine dire une expression qui ressemble à "Petite Sœur" plutôt que de prononcer son prénom.
J'aime la tranquillité avec laquelle la Crevette supporte les cris et les gestes brusques de sa sœur aînée.
J'aime regarder mes deux filles chacune dans leur siège-auto, côte à côte, sur la banquette arrière de la voiture.
J'aime marcher dans la rue avec l'une dans le porte-bébé et l'autre tenue par la main.
J'aime lorsque la Sardine remarque que sa petite sœur a une nouvelle tenue et qu'elle trouve ça joli.

J'aime m'apercevoir que je n'en ai pas fini d'aimer (encore et toujours).

J'aime être la maman de deux petites filles.
Et j'aime m'étonner de la si grande fierté qu'on peut en retirer.

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