Vous vous souvenez de cette émission pathétique qui passait il y a quelques années à la télévision ? Ca s'appelait "
Avis de recherche" et ça cherchait des vies passées et perdues.
Hé bien moi je lance ce soir un AVIS DE RECHERCHE. Je recherche un type dans la trentaine finissante. Pour le physique, je ne peux rien vous dire, car je ne sais rien. Je ne l'ai jamais vu à vrai dire. Mais je pensais le connaître un tout petit peu. Je pensais que s'il s'en irait il dirait "au revoir". Et même, pour tout avouer, je pensais qu'il ne s'en irait pas. Qu'il resterait aussi près de moi qu'il l'a été depuis un an - c'est-à-dire toujours aussi loin. Mais je ne le vois pas. Ses Yeux sont loin, loin... perdus dans le vide peut-être ou noyés dans le trop plein. Mais j'ignore complètement où. J'ignore si ses yeux sourient quand ils regardent devant eux et s'ils sont heureux là où ils sont.
Peut-être vous souvenez-vous de lui si vous êtes là depuis longtemps. Il avait l'habitude de déposer des mots bleus sur ces pages. Ca changeait du rouge. Toujours ce rouge nombriliste qui, s'il ne courait qu'après lui-même, risquerait bien de se perdre.
Comment faire pour crier assez fort pour me faire entendre ? C'est un peu comme lorsque tu attends un train et que tu vois un copain sur le quai d'en face. Tu cries et tu l'appelles pour qu'il ne se retourne vers toi, mais avec le bruit des rails et des sirènes il ne t'entend pas et déjà il est monté dans son wagon s'éloignant de toi.
Fredo, où es-tu ? Si tu veux me laisser toute seule sur le quai, c'est pas grave, je serais peut-être assez forte pour porter mes bagages toute seule... Mais au moins dis le moi - dis le moi que tu t'en vas, dis le moi que t'es parti...
Eva.