30 mai 1999

Chêre être virtuelle,
Eva,

Bon, je dois te faire un aveu… quand je suis rentré de cette grosse fête vendredi soir, enfin samedi matin vers les 5, 6 heures, j'ai quand même allumé mes "yeux" pour voir si tu étais passée… eh, oui ! un petit (?) mot privé et le petit billet d'hier, mais alors, là, il me semble que les heures de sommeil manquantes me font cruellement défaut, je ne suis pas (encore) sûr de ce que cette Eva présente comme avantage par rapport au "Chère être virtuelle" habituel. Voulais tu dire que "être" est masculin quoi qu'il en soit, et qu'il a beau être virtuel, même s'il est cher, elle ne peut être ni chère, ni virtuelle ? Si c'est ça, eh, bien tant pis !!!
Je ne vois que deux issues : cesser-là immédiatement cette correspondance et dire au-revoir dès maintenant à tout le monde… ou admettre que l'on pourra tout se permettre ici, à commencer par d'horribles (?) fautes d'orthographes !!!
Je te laisse deviner où va ma préférence…

Chère être virtuelle, donc !!!

Comme je ne t'ai pas encore appris à mettre ce site à jour, malgré la fatigue et avant un grand bol de café, je voulais mettre ta page en ligne… j'avais trop peur de m'endormir pour le reste du week-end et que tu te demandes si je n'étais pas définitivement parti acheter des cigarettes de peur de m'adresser au reste du monde.
Non, je te rassure, je suis un peu obstiné et je ne jetterai pas l'éponge tant que je ne verrai pas sortir de petites bulles de la bouteille de liquide vaisselle, et je ne parle pas du record de montée des escaliers qu'il va me falloir faire descendre sous la barre des 20 secondes, etc, etc… tu vois, il me (nous) reste encore trop de choses importantes à faire / découvrir / raconter, pour qu'on puisse se permettre d'en rester là, d'en rester las, et de raccrocher, non ?

Hier, tu disais que tu n'étais Eva que pour moi ! Mais, non pourquoi tant de modestie, tu existes déjà, tu sais, je ne parle pas de ton existence réelle, où certains t'appellent ou t'appelleront "Mademoiselle !!!" et se lèveront comme des poulpes (j'ai essayé de visualiser la scène dans mon demi-sommeil, c'était un cauchemar !!!), non, non, je ne parle pas de cette vie-là, mais de l'autre toute aussi réelle, la notre, car du virtuel au réel, il n'y a qu'un pas (oui, mais il y a un pas, dirais-tu…) et la réalité est là : nous n'avons pas encore de lecteur et pourtant déjà des encouragements, si, si, j'ai oublié de te dire, va lire leur page de jeudi si tu ne l'as pas encore fait et dis moi ce que tu en penses !!! D'ailleurs, puisque tu en es d'accord, je vais leur envoyer ta réponse en leur donnant notre adresse, si ça leur fait plaisir autant qu'à moi…

A part ça, tu nous dis que Friedrich II est resté sans voix quand tu lui a parlé de célébrité naissante… vas-y doucement avec lui !!! Est-ce que tu lui a montré sa "photo" ??? C'était peut-être lui notre premier lecteur, finalement ?
Tu n'avais jamais remarqué son air penché dans son bocal, pour lire par dessus ton épaule quand tu m'écris ? Pour un poisson intello, je serai surpris qu'il ne sache pas lire.

J'aime bien la façon dont tu nous résumes : là encore, tu joues, en faisant semblant de résumer tu me donnes des petits morceaux du puzzle… mais, je sais que ce puzzle est vivant, qu'il évolue, regardes : ça fait bien longtemps que tu ne m'as plus "obligé" à ouvrir de dictionnaire, ce jeu-là, n'est peut-être plus à la mode… ou tu n'as plus le temps d'y jouer, de jouer, en ce moment.
Le temps, il passe et on va tout droit vers nos anniversaires (le 9, le 10, le 11 ? laisses-moi deviner !). Les anniversaires, j'ai jamais vraiment attaché d'importance à ce jour-là, même les années avec un zéro !!! Tu te souviens quand tu as eu 20 ans ? quand tu te disais : Oh, la la, j'aimerais pas en avoir 30 !!! Moi, j'ai même pas peur d'en avoir 40 un jour… j'ai l'impression que c'est un jour comme les autres, il a 24 heures, il tombe toujours à la même date, il n'y a même pas d'effet de surprise, on s'y attend, à ce que se soit notre anniversaire ce jour-là, non ?

Je sais même cette année, que le jour de mon anniversaire, ça fera six mois que j'ai "changé de job", enfin, tu vois ce que je veux dire ; j'ai fait mille choses différentes depuis ce jour-là, mais pas grand chose de vraiment constructif, enfin tout dépend de la façon dont on voit les choses… Si vous pensez qu'avoir rencontré Eva, passer des heures et des heures à faire des puzzles avec elle, mettre en chantier ce chantier, et j'en passe, ce n'est pas constructif… d'accord ! mais dans la vie, il y a des moments où parfois, il faut un peu souffler, réfléchir, en profiter pour faire le point sur ce qu'on est en train de construire, sur ce à coté de quoi on passe, etc, etc… et ça, on ne te donne pas trop le temps de le faire quand tu speedes toute la journée entre toutes tes obligations, les vraies et les fausses, celles que tu te crées toi-même !!!

Alors, comme dirais Timon et Pumbaa : "Hakouna, Matata"... et ainsi naissait le Rafikisme, doctrine inspirée de l'une de ces nombreuses cassettes vidéos découvertes en gardant les enfants ; les siens, ceux des autres, peu importe ! On se retrouve tous un jour dans cette situation... A chercher la lune cachée derrière son immeuble, à faire des puzzles vivants, à faire la course, au choix : avec son vélo, son ascenseur ou sa piscine préférée...

Cher être virtuel, veux-tu que je t'appelle Fred comme mon poisson ? demandais-tu hier ! Tu ne vas pas l'oublier ce prénom.
Souviens-toi de tous les Fred que l'on a connu tous les deux, des poissons, des philosophes célèbres (!) une statue, un journaleur aujourd'hui disparu !!! C'était la solution de facilité, non ?
En échange, je te promets d'alterner les Chère Etre Virtuelle - Eva, la bosseuse, celle qui délaisse son travail pour ce plaisir, j'espère ne pas avoir à me mordre les doigts (avec toi) d'avoir manqué de patience.

@ bientôt.
Fred...

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