De la distance



pour m'écrire















hier demain
Samedi 24 février 2001

Pourquoi la distance est-elle parfois la plus grande des proximités ? De loin, les contours sont moins nets, mais en même temps les sentiments semblent plus réels. Avec la distance s'atténue l'âpreté des luttes et la violence des oppositions. Avec la distance s'oublie le réel visage d'un quotidien que l'on préfère idéaliser pour ne pas trop le détester.

Ce soir, la proximité avec mon père ne s'est pas bien passée. Loin de mes parents j'avais oublié les conflits latents ou exprimés d'autrefois et je n'avais pas voulu voir les nouveaux qui s'étaient constitués, avec moi ou sans moi, dans le face à face d'un couple dont je ne fais pas partie. Quand la distance physique est trop faible, l'éloignement soudain se creuse dans une amertume insoupçonnée. Je préférerais rester avec mes rêves, mes illusions et mes souvenirs déformés d'une enfance imaginée. Je voudrais demeurer dans le flou des apparences, parce que le flou c'est toujours artistique et c'est en tout cas moins âcre que la réalité.

Ma pudeur est trop grande... Je ne peux exprimer mes sentiments ce soir. Je parviens tout juste à les suggérer. Devine qui pourra...

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Ce que je lis en ce moment : La Nausée - J.P. Sartre (j'arrive pas à finir)
Le Joueur - Dostoïevski
Rousseau - Une fiction théorique éducative - Michel Fabre
Journal (1876) - Marie Bashkirtseff