Dans mon monde intérieur




pour m'écrire

































































hier demain
Dimanche 03 mars 2002

c'est pour qui la boule de neige ?

J'ai une amie qui est fan de la bande dessinée Calvin et Hobbes. Elle connaît par coeur tous les albums (et en anglais, s'il vous plaît). Ce sont les aventures de ce gentil garnement qu'elle relit dès qu'elle a un coup de cafard. Peut-être parce qu'ainsi c'est le monde de l'enfance avec son imagination débridée et son insouciance qui lui revient en pleine figure, et ça, ça fait sacrément du bien. Calvin est un gosse qui fait plein de bêtises (lancer des boules de neige sur ses copines, courir à travers la maison en se prenant pour Superman, trouver mille prétextes fallacieux pour ne pas faire ses devoirs, et bien d'autres choses encore). Il a un tigre en peluche qui est son meilleur pote et qui est le compagnon idéal de ses délires. Le truc génial, c'est que dans la BD on voit le tigre (Hobbes) vivre comme un vrai personnage vivant, alors qu'en fait ce n'est qu'un être né de l'imagination de Calvin, qui n'a de réalité que pour lui (la preuve, c'est que lorsque les parents sont présents, Hobbes ne redevient dans les dessins qu'un vulgaire jouet). Calvin, avec son imagination, a le pouvoir de faire vivre des êtres inanimés et de donner consistance à une réalité rêvée. Il a une vie intérieure si dense qu'il se suffit à lui-même, comme s'il vivait dans ses songes, et non pas parmi les gens du monde des éveillés.

Quand je suis avec cette amie et qu'on croise des gamins dans la rue, on s'amuse à repérer ceux qui ont ainsi une intense vie intérieure, comme Calvin. Ils sont faciles à repérer : c'est le petit garçon qui roule à toute allure sur sa bicyclette dans le square, ou bien la petite fille qui s'amuse toute seule dans le bac à sable. Ce sont des enfants pas très sociables et qui ne se soucient pas de l'être. Ils ont bien assez à faire avec leurs propres châteaux en Espagne pour accepter de se mêler aux châteaux de sable des autres. Ils ne s'intéressent pas à ce qui se passe autour d'eux. Ils se passent trop de choses en eux pour être attentif au monde ambiant.
j'te parle plus, Calvin !

J'ai un peu l'impression de vivre à la Calvin depuis quelques jours. J'ai un monde intérieur près à exploser tellement il est peuplé. Je vis sur mon nuage, sur ma planète, dans mon château. Et quand je regarde la réalité autour de moi, je ne la reconnais pas. Elle ressemble trop à mon monde rêvé, alors j'imagine qu'elle n'est qu'une longue illusion. Il se passe trop de choses autour de moi, des choses qui ne ressemblent pas à la réalité. J'ai du mal à faire la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est divagation. C'est qu'il m'arrive des trucs qui ne ressemblent pas à la réalité, qui me dépassent et que je ne contrôle plus. Exactement comme les images qui me viennent à l'esprit lorsque je rêve. Je n'ai plus les repères de d'habitude. Les repères qui dessinent les contours de ma vie quotidienne et de son avenir déjà tracé, et puis aussi ceux qui encadrent les limites rassurantes de ce journal. Je ne sais pas très bien où je suis, en fait. Si c'est vrai ce qui m'arrive, ou si c'est faux. J'ai l'impression que tout ce qui m'arrive n'est qu'un prolongement de mon imagination. Que les personnages qui croisent ma vie ne sont que des peluches à qui j'ai donné vie. Que les désirs qui m'animent ne sont que sentiments de romans.

ceux qui peuplent mon monde intérieur

Ce que je sais, c'est que ce monde là est plutôt agréable. Doux et léger. Et que j'ai pas envie de me réveiller. Pas envie de m'apercevoir que ce n'est pas vrai...

(P.S. : voici ma nouvelle adresse)




Il y a un an.
Il y a deux ans.