Bonsoir Fred,
Bonsoir Lecteurs (si vous n'êtes pas déjà partis...)
Le constat est facile à faire : il suffit de regarder les dernières cases du calendrier de février désespérément vides. Vides de lien vers un petit bout de moi. Vides des mots de ma vie. Oui, le constat est facile à faire : je n'écris plus.
Chercher les causes de ce silence, c'est déjà un peu plus difficile. Quoiqu'en réalité ce soit effroyablement simple. Je n'écris plus le monde car depuis quelque temps je ne parviens plus à voir ni sa poésie, ni le soleil, ni les bulles de rêve qui s'en échappent. Tout me paraît être devenu gris - si gris. Je ne m'écris plus moi-même car je n'arrive plus à y trouver des morceaux de beauté. Et je n'aime pas regarder la laideur. Pourquoi mettre des mots sur ce qu'on ne veut pas voir ? Je ne trouve que des mots humides - humides d'une tristesse que je n'ai pas envie de voir couler sur mes joues.
Je suis désolée Fred. Je ne veux pas être triste. Mais la tristesse vient quand même s'imprimer sur cette page. J'aimerais que dans un soupir toute cette affliction s'efface. J'aimerais que dans un sourire toute mon envie revienne. Mais ni un soupir ni un sourire ne peuvent suffir à me faire retrouver la voie vers moi-même. Je sais que le chemin est là, quelque part, au-dessus de moi-même, mais je ne le trouve plus, comme s'il s'était effacé.
Je suis désolée si je suis triste, Fred. Ne m'en demande pas la cause. Il n'y en a pas. Il y en a trop. S'il faut trouver une raison, on dira que c'est le printemps qui tarde à venir...
Eva.