Vendredi 10 septembre 2004

Beyrouth, mer et ville
Aujourd'hui, on reste à Beyrouth pour visiter une autre partie de la ville. Après un tour avec Oncle Salim au tout nouveau centre commercial ABC et à la Librairie Antoine, célèbre librairie francophone, on décide de s'essayer au bus. A 500 livres le trajet, c'est vraiment le moyen de transport le moins cher (en service, pour le même trajet, on paye le double).Toutefois, ce n'est pas bien évident : il n'y a pas d'arrêt officiel et encore moins de plan du trajet. De plus, il y a des lignes concurrentes, numérotées de la même façon, mais ne faisant pas forcément le même trajet.

Enfin, nous voici à Hamra. C'est un quartier commerçant très animé, coeur de la vie intellectuelle à Beyrouth. C'est d'ailleurs le siège de plusieurs rédactions de grands quotidiens, ainsi que le lieu de quelques grandes écoles. Restaurants, boutiques de vêtements chics, banques, agences de voyage : le quartier est très dynamique. Mais il est déjà pour nous l'heure de déjeuner. On essaie péniblement de se repérer grâce au plan de Beyrouth qu'on a acheté. Un peu perdus, on demande notre chemin à un homme bedonnant qui, ravi de voir des touristes dans sa ville, décide de nous amener dans ce qui est pour lui le meilleur restaurant du quartier. On a beau dire "non, non merci, on va se débrouiller !", pas moyen de refuser ! Après nous avoir fait traverser plusieurs rues, notre guide improvisé nous laisse enfin devant un petit snack qui semble ne pas payer de mine : en fait, c'est beaucoup plus grand à l'intérieur, et au vu du nombre de gens attablés, on voit que l'endroit est bien connu des Libanais. L'enseigne Barbar est en effet célèbre dans le quartier : ce fast-food à la libanaise (on mange dans des plats en carton et en aluminium) qui est ouvert 24h/24 et qui a résisté vaillamment aux années de guerre, permet de faire un bon repas libanais - par exemple, feuilles de vigne et koussa mehchi (courgettes farcies d'un mélange de viande hachée et de riz) - pour moins de 9 000 lires. Une bonne adresse à retenir !

Après le repas, nous nous dirigeons vers l'université américaine de Beyrouth (AUB pour les initiés), au nord de Hamra. le parc est très grand (16 ha) et offre un agréable espace de verdure dans une ville bruyante et polluée qui semble tout ignorer de la nature. Se balader dans le campus en caressant les nombreux petits chats qui profitent de l'absence des étudiants pour se prélasser au soleil et en regardant la mer en contrebas offre un grand plaisir. Un petit tour dans le musée archéologique, au département Histoire de l'université, permet en outre d'offrir une petite perspective culturelle à cette promenade. Le musée est actuellement en travaux et toutes les pièces sont réunies dans une seule et même salle. Mais la collection d'antiquités - qui s'étend de la préhistoire jusqu'à la période islamique - semble très riche.

Université Américaine de Beyrouth


Mais il faut bien sortir de ce havre de paix et retrouver l'agitation de la ville. Nous quittons l'université pour arriver sur la corniche, longue promenade qui longe la mer sur plusieurs kilomètres. L'endroit est bien connu des Beyrouthins qui aiment bien y faire leur jogging le matin et leur promenade digestive le soir. La mer est d'un bleu magnifique en ce milieu d'après-midi ensoleillé. Les vagues viennent se fracasser sur les rochers, ce qui ne semble pas déranger les quelques pêcheurs qui tendent leur canne à pêche à leurs pieds.

Beyrouth, le bord de mer

Dommage encore une fois que le bord de mer soit maculé de détritus. Comment les Libanais peuvent-ils ainsi défigurer leur pays qui est si beau ? N'ont-ils pas conscience de cette beauté ni de respect pour la nature ? Cela me fait mal au coeur de voir partout tant de saletés et, entre les bris de verre et les pneus abandonnés, je n'ose pas même mettre un pied dans l'eau.

Un exemple de l'état des plages à Beyrouth


Nous voici maintenant devant la célèbre grotte au Pigeons, plus connue des Beyrouthins sous le nom de Raouché. Ces deux petits îlots de calcaire modelés par l'érosion ressemblent étrangement aux rochers d'Etretat. C'est là' que nous avions dîné avec Aziz l'autre soir. Il nous avait dit que des hommes avaient plongé il y a quelque temps du haut du rocher. Difficile à croire, vue la hauteur, mais certainement à la mesure de ces Libanais pour qui le risque et les imprudences les plus folles semblent une façon de vivre. Nous en avons un petit exemple en descendant vers la mer, sur le vaste terrain vague de sable terreux en bas de Raouché : les rochers sont certes moins vertigineux, mais on y voit des enfants et des hommes inconscients qui se jettent des falaises. Certainement leur façon de s'amuser.

Raouché ou la Grotte aux Pigeons

Après un cocktail glacé dégusté près de la corniche, nous replongeons dans Hamra. On cherche un bus qu'on ne trouve pas, fait quelques boutiques, et on finit par rentrer à la nuit tombée.

retour - suite






pour m'écrire