Mercredi 28 février 2007

 

Lundi boutonné avec mardi

Tout à l'heure, sur le chemin du travail, je me disais que je n'écrivais plus beaucoup dans mon journal en ce moment. Je me suis demandé pourquoi. Le désir d'écrire est là. Mais en fait il n'existe qu'à l'état de pure abstraction. S'il s'agit de m'installer devant l'écran, d'ouvrir un nouveau fichier et de me concentrer suffisamment pour laisser venir les idées, je suis prise aussitôt d'une flegme incroyable, teintée d'une lassitude latente. A vrai dire, cela est vrai pour tout ce que je fais (ou plutôt ce que je ne fais pas) ces dernières semaines. Mon envie est toute molle. Pas vraiment grise, pas vraiment triste. Juste toute mollassonne. Une fois terminée la journée de travail, je n'ai plus l'énergie de rien. Je me traîne pour faire les choses nécessaires du quotidien, puis j'attends l'heure de me coucher. Et rebelote le lendemain.

Je n'écris pas, car il ne se passe rien dans ma vie. Rien dans ma tête. Et en voyant ce désert, j'ai envie de me donner des gifles.

Tout à l'heure, en marchant pour aller au bureau, j'ai soudain visualisé très exactement ma vie en ce moment. Elle ressemble à un gilet dont les boutons seraient mal attachés : les boutons décalés un à un, si bien que l'un d'entre eux - celui du haut ou celui du bas, peu importe - ne trouve pas sa boutonnière et reste vide. Il n'y a pas de gros souci à ce mauvais boutonnage. Le gilet tient bien et esthétiquement, cela ne se voit pas trop. Mais il y a comme un truc qui ne va pas. Un truc un peu bancal. Un truc pas bien en phase. Et un petit vide aussi. Cela n'empêche pas de vivre normalement. Mais quand même, en y regardant de près, il y a comme un truc qui cloche. Et par le bouton mal boutonné, il y a un petit coulis d'air frais qui passe. Même si c'est un hiver très doux, cela n'empêche pas que les courants d'air se font sentir, mine de rien.

 
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