Impressions
De longues routes rectilignes qui traversent les champs, bordées de panneaux jaunes avec des dessins de moto-neige. De grand lacs verts dans lesquels se reflètent des sapins. Des églises aux clochers pointus qui grattent le ciel. Des maisons blanches en bois avec des fauteuils à bascule devant l'entrée, en haut des marches. Des silos à grains en forme d'obus arrondis. Des hamburgers géants dans les "casse-croute" des petits villages. Des accents qui chantent une campagne lointaine et qui font vivre des mots qu'on croyait n'appartenir qu'à autrefois ("souper", "breuvage", "carrosse"). Le Saint-Laurent qui réinvente tous les fleuves du monde. Il y a ça, tout ça dans mes vacances québécoises : des images impressionnistes qui se juxtaposent et s'accumulent dans ma mémoire. Et puis, il y a tout le reste. Le sourire de ma Sardine qui, pour les premières fois, tend les mains vers moi et attrape mes cheveux, mon nez, mes joues. Le grand lit aux draps défaits sur lequel s'étend O. et la Sardine pour une sieste improvisée dans la chaleur d'une matinée paresseuse. Le rire d'Orianne qui répète "je veux voir ma cousine !" Le son de l'harmonica de Joli-Frère sur le balcon. Le sourire étonné de la Sardine dans les bras de Jolie-Soeur. La fatigue ramenée par le mauvais sommeil de la Sardine et un méchant rhume offert par la climatisation. L'inquiétude devant la Sardine qui mange encore plus mal qu'à la maison et O. qui répète qu'il ne faut pas s'inquiéter, que c'est comme ça, voilà, on a une sardine avec un appétit de crevette. Ce sont mes vacances impressionnistes. Impressions au soleil canadien. Des touches de couleurs et des parfums de nature.
Mes premières vacances à trois. Elle, lui et moi.
Regards extérieurs, c'est ici !
Il y a un an.
Il y a deux ans. Il y a trois ans. Il y a quatre ans. Il y a cinq ans. Il y a six ans. Il y a sept ans. Il y a huit ans. Il y a neuf ans. Il y a dix ans. Il y a onze ans. Il y a douze ans. |