24 juin 1999
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Bonjour !

Fred, tu es dans tes étoiles multicolores. Elles brillent dans tes yeux, elles courent autour de toi et tu t'amuses à les regarder voler et virevolter. Fred, tu as trouvé l'étoile qui se cachait dans ton coeur.

Moi, aujourd'hui, mes étoiles à moi je les ai soigneusement emballées dans de grands cartons. Nous sommes déjà le 24 juin... dans sept jours je ne me réveillerai plus à Paris, comme je l'ai fait pourtant tant de matins, doucement emportée par les bruits lointains et confus de la grande ville qui entrait par la fenêtre.

Aujourd'hui j'ai emballé toutes mes étoiles. A chaque fois que j'en mettais une dans un carton, c'était ces deux années universitaires parisiennes qui me revenaient en mémoire. J'ai rangé mon étoile rouge ( * ) dans le plus grand sac - l'étoile rouge, c'est l'étoile du sang versé dans mes cahiers d'écolier dont les marges des pages ont été remplies par le rouge d'autres professeurs que moi, qui m'ont appris à penser. Dans mon plus beau carton, j'ai déposé mes étoiles bleues ( * ) - étoiles de mes rêves aquatiques, étoiles de mes ciels à la hauteur des toits du haut des étages de ma chambrette. Ces petites lumières sidérales bleutés, je les ai mélangées à mon étoile rose ( * ) - la belle étoile de mes joies et de mes bonheurs. Et puis, malgré moi, en déplaçant toutes ces affaires, je suis tombée sur mon étoile noire ( * ) - la terrible étoile de mes désespoirs et de mes nuits sans sommeil. Cette étoile là je l'ai vite enfouie tout au fond d'un carton, et j'ai placé sur elle mon étoile jaune ( * ) - lumineuse étoile de mes soleils, aurorale planète de ces éclats de blondeur qui venaient me réveiller le matin en filtrant les lames de mon store. Cet astre était frère de mon étoile verte ( * ) - étoile de mes flâneries au jardin du Luxembourg et de mes roses dont le parfum m'a si souvent enivré. Et puis, partout, il y avait toutes mes étoiles grises ( * ) - étoiles de ces mots écrits par d'autres dans des pages et des pages, et lues, pensées et rêvées par moi depuis toutes ces années. Elles sont grises ces étoiles littéraires, mais je les aime tant !

Toutes ces étoiles (******) sont celles qui m'ont mises en vie jusqu'à maintenant. Aujourd'hui elles sont dans des cartons. Mais tu sais, Fred, en rangeant tout ça, je me suis heurtée à une grande étoile blanche ( * ). Et celle-là, je n'ai pas pu la garder au fond d'un paquet. Je l'ai serrée au creux de ma main. Tu la connais cette étoile ? C'est la vierge étoile des pages blanches que je veux écrire ici avec toi et surtout ailleurs pour donner à tous ceux qui voudront bien m'écouter tous ces mots qui sont en moi. C'est la pure étoile de ma vie qui reste à accomplir, et qui déjà commence à se parsemer de multiples petites planètes aux couleurs de mes jours. C'est l'étoile blanche qui ne demande qu'à être colorée par l'arc-en-ciel des étoiles bleues ( * ), rouges ( * ), jaunes ( * ), vertes ( * ) ou grises ( * ), et puis noires aussi ( * ), puisqu'il le faut...

Excuse moi Fred, je me suis laissée aller à la poésie. Mais j'avais besoin de te parler de toutes mes étoiles à moi, pour mieux les faire entrer dans mes cartons.

Eva.

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Coucou Eva...

Non, je ne peux pas la ré-écrire !!!

Avec toutes ces m... sur le serveur, j'ai fini par faire une boulette et effacer la page que j'attendais de pouvoir charger... Donc, vous avez échappé à une page grise, mais pas grise comme celles d'Eva, grise tristoune, alors, pas de regret... c'est le destin, la vie continuera sans cette page, c'est mieux ainsi !!!

@ plus...
Fred,

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