De quoi
a-t-on peur ? On en connaît les raisons, c'est un sujet qui a déjà été abordé "en privé", et
là, quand tu m'as montré ta photo, déguisée en "Raymond", je voulais t'envoyer la mienne déguisé en "vrai-fred"... mais ça
aurait été trop simple, non ? et puis trop direct aussi. L'histoire de ton Grand-Père et son fameux piolet m'a beaucoup plu, tu sais ! Je te voyais dans quelques jours, débarquer du train, au pied des montagnes, en petite citadine pâlotte (malgré tes séances de bronzage en combinaison de ski...), sous le regard lourd des gens du cru, t'attendant au virage, et finissant par respecter celle qui pour n'en être pas à son coup d'essai, allait cesser dès les premières difficultés d'être "La Parisienne", c'est à dire celle de la ville, quel qu'en soit le nom... Donc, cette histoire me plaisant, je me suis dit que j'aurais bien aimé moi aussi te parler du mien !!! alors, plutôt que de te montrer MA bouille, ou de ME déguiser pour ne pas que tu ME reconnaisse dans les rues, plutôt que de te parler de MON grand-père, je vais te LE montrer... Lui, n'avait pas de piolet, mais un grand jardin où, enfants, mes cousins et moi, prenions un plaisir énorme à l'accompagner pour l'aider, à ramasser les pommes de terre, à bêcher, à enlever les mauvaises herbes, que sais-je encore ? Je me souviens de notre fierté à nous faire réveiller à une heure où tous les petits garçons honnêtes, en vacances comme nous, dormaient encore, à déjeuner avec lui des oeufs sur le plat, à s'habiller chaudement tellement il faisait encore froid avant que le soleil ne se lève, à se répartir les outils, la brouette et tout ce qu'il fallait emporter pour aller "travailler" jusqu'à ce que la faim nous rappelle vers la cuisine... Que de temps a passé depuis ces matinées heureuses de notre enfance, il est parti bien sûr, nous laissant nos souvenirs, ceux-ci et tous ceux des histoires qu'il nous racontait le dimanche, des histoires qu'il lisait dans ses gros livres d'Histoire, la vraie "Histoire"... pas les petites histoires drôles !!! Je me souviens de tout ça... Les vacances sont revenues... à nous de raconter des histoires ! @ demain pour la suivante... Fredo Cher être virtuel, Elle est jolie, ton histoire à toi aussi. Je l'aime déjà ce grand-père. Cette longue silhouette noire qui dissimule son visage. Ce visage pourtant que je devine souriant lorsqu'il regardait tous ses petits-enfants venus s'émerveiller devant des histoires d'un autre temps.
Mais Fredo, je ne veux pas t'entendre prononcer cette terrible phrase sur un ton que je sens trop nostalgique : "mais c'est la vie !" Ton grand-père n'est plus là pour te raconter des histoires, parce que toi non plus tu n'es plus un petit garçon. Mais, même dans cette photo et surtout à travers tes mots, je le sens encore si vivant ton grand-père. Les mondes ne sont jamais loin quand on a une mémoire pour se remémorer les jours et les années passés. Tous ces jours et toutes ses années existent encore. Ils vivent en toi. Parce que j'aurais aimé avoir connu un grand-père comme le tien, plutôt que d'être née trop tard, parce qu'un grand-père, c'est fait pour raconter des histoires, et parce que c'est la vocation de ce site que de raconter des histoires, je dédie cette page à tous les grands-pères - aux grands-pères aux piolets de montagne, à ceux aux grands jardins, et à tous les autres aussi ! Eva. un p'tit peu le 8 juillet déjà... Eva,
Tu te souviens de mes questions sur les hasards de la vie ? bien sûr tu t'en souviens !!!
"Mais c'est la vie !" disais-je... Il était le Patriarche, celui que toute la famille respectait car il était droit, juste et bon comme doivent l'être tous les grands-pères... ou tout du moins comme doivent les considérer tous leurs descendants, surtout quand on est enfant. On lui obéissait, parce qu'on n'aurait pas imaginé qu'on puisse lui désobéir... Il avait ses principes bien sûr, ses valeurs auxquelles on a plus toujours envie de souscrire lorsqu'on a 20 ans.
Par exemple, personne n'avait encore oser vivre avec quelqu'un sans se marier, ni encore moins, fonder une famille dans ces conditions.
"Mais c'est la vie !"
C'est peut-être ça ma "nostalgie" dont tu parles, ce sentiment d'arriver en ce moment à un endroit important dans ma vie comme celui que fut le départ de mon grand-père, "et la boucle est bouclée" : ce que son départ permit, va bientôt prendre fin... pour laisser place à une autre "tranche de vie"... mais comme tu le dis, tous ces mondes ne seront pas loin tant qu'ils resteront dans la mémoire, la mémoire du passé qui explique le présent et qui permet l'avenir...
Bon, c'est promis, demain, pour me changer les idées, je descends les escaliers en rollers !!!
A demain, |
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