Vendredi 28 août 2009

Alors, ces vacances ?

Alors, ces vacances ?
C'était bien !
Oui, mais encore ? Raconte !

Je raconte : je dis tout, et je ne dis rien. Je dis, Le Danemark, c'est un chouette pays ! Je dis, Tout est fait pour le vélo. Je dis, Oui, nous avons pédalé 900 km. On me répond, 900 km, c'est pas possible ! Je ne dis rien, je souris. On me demande encore, Et les Danois, ils sont comment ? J'enfile les banalités et les généralisations au bout de mon discours. Je dis, Les Danois sont extrêmement propres, Les Danois boivent beaucoup, Les Danois aiment la nature, Les Danois mangent de la nourriture grasse et des hot-dogs géants. On m'interroge encore. On me demande, Et vous dormiez où ? Et vous avez eu beau temps ? Je réponds, Dans notre tente, et je hoche la tête, Oui il a fait un soleil magnifique. Puis je demande à mon tour, Et toi t'as fait quoi ? On me répond, En Bretagne, il a plu beaucoup. On me dit, Dans ma maison de famille, il y avait les filles et tous leurs copains. On m'avoue, Dans la résidence de vacances, je me suis un peu ennuyée. Je réponds, Ah bon, et je pose à mon tour les questions (Il a fait beau ? Vous avez dormi où ? C'était joli les paysages ? Et ils sont sympas les Espagnols / les Croates / les Bretons ?). Et c'est fini, la discussion migre vers l'avenir. La rentrée des classes, les manuscrits, la cantine, la grippe A et l'automne qui arrive presque. Je soupire, ils soupirent, Ah, comme l'été a passé vite cette année.. Oui, si vite.

Alors, ces vacances ?

J'ai dit tout, mais je n'ai rien dit. Je n'ai pas dit le vent qui souffle encore, toujours. Je n'ai pas dit le sable clair, la plage immense et les promenades parmi les vestiges oubliés des châteaux de sable lorsque le soleil tombait dans la mer.

Je n'ai pas dit les réveils endoloris sur le sol dur des matelas de camping et les veillées près du feu de camp avec l'odeur des saucisses grillées et la guimauve des chamalows brûlant.

Je n'ai pas dit le phare ensablé et la dune géante à la conquête du ciel.

Je n'ai pas dit les milliers de coccinelles à l'assaut des vélos et mes longs moments passés à compter leurs taches noires pour essayer de donner une logique à leur anatomie.

Je n'ai pas dit les 1 000 disputes avec O. et je n'ai pas dit non plus les 1 001 réconciliations. Je n'ai pas dit la liberté partout, tout le temps. Je n'ai pas dit la nature partout, toujours.

Et je n'ai pas dit non plus toutes les heures, toutes les minutes passées près de lui. Lui, mon amoureux.

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