Samedi 29 octobre 2011

Samedi matin

Il y a le ciel, immense, par dessus les toits. Du bleu, du parme, du rose, du gris : un ciel d'automne. Il y a un long week-end qui se lève, dans l'appartement endormi. Le chat prend la pause sur le meuble de télévision, les yeux fixés sur le ciel. J'écoute le tapotement des touches sur le clavier de l'ordinateur et, lorsque je m'arrête pour réfléchir aux mots qui hésitent sous les doigts, j'écoute le silence qui a envahi le salon.

Le temps passe. Novembre bientôt. 8 mois déjà. Le temps a pris ses aises dans un emploi de temps réglé à la minute. Les journées se déroulent avec le rythme d'un métronome. Les mêmes gestes chaque jour : essuyer les biberons, compter les cuillères de poudre, guetter le premier sourire sur les petites lèvres, ouvrir les rideaux et chantonner "c'est le matin, mon canard !", "tu as bien dormi, ma nounoute ?" J'aime ces matins. Les gazouillements, les petits cris, les "da da da da" qui viennent trouer le silence. Et puis surtout le grand sourire sur les petites lèvres qui vient illuminer la journée.

Au boulot, je cours. Ou bien je traîne. Ou bien je soupire, Comment tout faire, comment trouver du temps pour travailler entre deux réunions qui s'enchaînent ? Et puis on me dit, Tu comprends, je me suis dit que ce serait difficile pour toi d'aller à la foire de Frankfort avec le bébé tout ça, alors j'ai pensé que ce serait mieux que toi tu n'y ailles pas. Alors je soupire encore et je rigole avec mes collègues en disant, l'air intouchable, Pas de chance pour moi, un bébé ou une carrière il faut choisir ! Mais sur le cadran de ma montre, la petite aiguille a franchi la barre fatidique. 17h45, j'oublie tout. Je laisse tout en plan, ferme l'ordinateur. Tant pis, les mails urgents, ça attendra. Il y a un petit esquimau qui m'attend dans une poussette, le visage encadré par la fourrure de son manteau rose. Un esquimau qui a accroché un grand sourire sur ses lèves et qui sent bon, oh si bon !

Le soir, je pose mon enfant sur mes genoux. Et je ne fais rien d'autre que la regarder. La regarder tirer sur mon collier, explorer le boutonnage de ma chemise, attraper les livres en carton, les mordre et les jeter, envoyer valser les doudous, chanter "ga ga ga", jouer avec mes mains et poser ses petites lèvres humides sur le bout de mes doigts. Je la regarde grandir. Je ne fais rien d'autre. Et voilà, il est 20 h. Ma Sardine se frotte les yeux. J'enfouis mon visage dans ses petits cheveux tout fins et je murmure "à demain, mon petit crapaud !"

Le ciel, maintenant, a perdu ses couleurs matinales. Samedi s'est réveillé désormais. J'entends des petits cris qui s'échappent de la chambre. Oui, ma nounoute, j'arrive !

Regards extérieurs, c'est ici !

Introduisez votre adresse e-mail
pour être averti lorsqu'un nouveau Regard sera ouvert :
InscriptionDésinscription
 
Il y a un an.
Il y a deux ans.
Il y a trois ans.
Il y a quatre ans.
Il y a cinq ans.
Il y a six ans.
Il y a sept ans.
Il y a huit ans.
Il y a neuf ans.
Il y a dix ans.
Il y a onze ans.
Il y a douze ans.