Mardi 3 juillet 2012

J'aime / j'aime pas

J’aime quand elle s’exclame « Baba ! » lorsqu’on entend la clé dans la serrure et les pas dans le couloir. J’aime quand on est tous les trois dans la cuisine et qu’on chante la musique des Barbapapa : de sa voix presque grave, elle répète « Babapapa » ce ne sont pas vraiment les notes, ce n’est pas vraiment le ton, et pourtant on reconnaît bien la chanson. J’aime quand je passe la brosse dans ses cheveux élastiques et qu’elle m’attrape la brosse des mains pour me coiffer à mon tour. J’aime quand elle rigole aux éclats sur la table à langer parce que je lui fais des bisous sur le ventre ou que je fais mine de manger le bout de ses pieds. J’aime quand elle agite sa petite main pour dire « au’voir » aux meubles quand on quitte l’appartement pour aller chez Nounou. J’aime quand le matin je la trouve debout dans son lit et qu’elle me sourit, heureuse de la nouvelle journée qui commence. J’aime quand elle va chercher mes chaussures pour me les mettre aux pieds, car elle a envie d’aller se promener. J’aime quand elle remue tout son corps qui danse au rythme de la musique. J’aime quand, dans son lit, elle me tend son doudou pour que je lui fasse un bisou (un sur les oreilles, un sur la patte, un sur le ventre, non c’est le dernier maintenant, il faut dormir mon minou).

Je n’aime pas ma douce lassitude que je traîne sans vraiment m’en apercevoir. Je n’aime pas ma paresse et mes mauvaises excuses qui m’ont fait suspendre tous mes projets d’écriture. Je n’aime pas ce temps qui passe et qui me fait peur. Je n’aime pas quand il me dit des mots méchants et qu’il ne s’aperçoit pas que ça me fait mal. Je n’aime pas quand je m’ennuie et que je n’ai envie de rien faire. Je n’aime pas mon indécision (un deuxième enfant, oui bien sûr, non jamais, non pas maintenant, oui je suis prête, non il faut attendre encore). Je n’aime pas le silence qui enveloppe les corps froids. Je n’aime pas voir que plus rien ne sort de mon imagination. Je n’aime pas le temps qui passe. Non, ça je l’ai déjà dit. Mais le temps passe, passe et passe toujours, sans que j’arrive à faire quoi que ce soit.

J’aimerais avoir quelque chose à écrire. Je crois que c’est ça qui me manque : ne plus écrire. Les mots : la guérison à ma nonchalante mélancolie, au temps qui passe et au silence qui emprisonne.

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