Mon arche de Noé
(version 2000)



pour m'écrire





















































































hier demain
Dimanche 8 octobre 2000

C'est fou ce que le temps passe vite... tout en donnant, paradoxalement, l'illusion de piétiner. Cet après-midi, en me promenant dans la campagne évavilloise, j'ai croisé des hommes habillés de marron et avec de longs fusils. C'était des chasseurs qui battaient les champs rasés à la recherche de gibier. J'ai eu envie d'écrire une page sur eux. Et puis je me suis rappelée que je l'avais déjà fait, l'année dernière, à peu près à la même époque. Dans mon esprit, les mêmes mots, les mêmes images revenaient, comme si rien n'était arrivé entre temps. Je ne suis plus tout à fait la même que l'année dernière. Sur bien des points, il me semble avoir changé. Avoir mûri peut-être. Avoir grandi du moins. Et pourtant, lorsque je regarde la nature autour de moi, elle semble toujours identique à elle-même. Le temps a passé - il est même dépassé. Et pourtant, l'automne revient avec les mêmes couleurs dorées, le même souffle frais, la même épaisse humidité que l'an passé. Devant cette immuabilité de la nature s'épanouissant en saisons, les mêmes mots reviennent, comme s'il n'y avait qu'une façon de regarder et de faire parler cette campagne éternelle. Il semble que le temps s'écoule autour de cet axe fixe et immuable, se répétant dans une cadence à quatre temps - celle de la nature ayant le visage des saisons.

L'année dernière, l'automne avait arrêté mon attention dans la nostalgie de l'été. Je m'étais étonnée de cette chaleur finissante progressivement au milieu des champs labourés. Et puis je m'étais souvenu de mon été. De mes rencontres, de mes surprises. Comme au fond, je n'ai pas tant changé que cela, j'ai envie de reprendre mes chroniques de l'an passé là où je les avais laissées. J'avais alors ouvert une Arche de Noé - mon Arche de Noé... celle composée des animaux que j'avais rencontrés dans mes voyages, et en particulier dans mes randonnées montagnardes. En regardant les photos que j'ai prises cet été dans les Alpes, je me suis rendue compte que les clichés que j'avais pris ressemblaient étrangement à ceux de l'année dernière. Encore une preuve qui si la nature ne change pas véritablement, ses habitants les plus frustes non plus. J'avais envie ainsi, ce soir, de vous montrer mes photos de vacances. Vous savez, avec cette fierté du vacancier nostalgique qui expose à ses amis avec un certain orgueil ses derniers congés. Alors, voilà, voici...

Mon Arche de Noé... 2ème partie...

Une des rencontres qui, à chaque fois, me fait rire, en montagne, c'est celle des moutons. Je ne sais pas pourquoi. Un mouton, c'est con. Mieux : il n'y a rien de plus con qu'un mouton. Pardon d'être grossière, mais aucun mot ne désigne mieux à mon avis cet animal. A chaque fois, je pense à la bande dessinée géniale de F'murr, Le Génie des Alpages : les brebis du dessinateur, toutes plus idiotes les unes que les autres, ressemblent tout à fait à celles que je rencontre dans les sentiers. Regardez moi ces deux brebis. Elles ont l'air de dire : "mais qui c'est celle-là ?" Leur regard est si étonné que vous en venez à vous demander si ce n'est pas vous qui êtes aussi étonnante !


Je ne peux pas m'empêcher de me marrer lorsque je tombe nez à nez sur des moutons. Mais je dois avouer que certains d'entre eux m'attendrissent. J'ai trouvé ce bébé, qui doit avoir à peine quelques jours et que sa Maman semble si bien protéger, si mignon que j'ai dû rester de bonnes minutes à l'observer.


Ce petit âne, lui aussi, m'a amusé. Ses oreilles ne sont-elles pas merveilleusement expressives ? Tous les bruits de la montagne semblent pouvoir s'y blottir. Son regard paraît aussi étrangement serein. Cette tranquillité viendrait-elle de la bouteille de vin de son maître, que l'on peut distinguer dans une de ses sacoches ? C'est une bonne question...


Voilà, c'était mon petit zoo. Je vous promets, la prochaine fois de vous construire une Arche de Noé qui serait plus de saison... Une arche composée de Poulpes tout frais, par exemple ! De cette espèce là aussi, il y a quelques beaux spécimens !