9 mai 2000

Miaou !

Les mauvaises langues disent que je fous rien de la journée, que je passe mon temps à pioncer ou pire m'accusent de perdre mon énergie à courir après les mouches, voire après les bouts de papier. Que nenni ! Et les langues rouges ont beau mettre sur la place publique des photos compromettantes (truquées qui plus est, ne soyez pas trompés vous aussi) portant atteinte à ma réputation, ces viles attaques ne m'atteignent pas. Je garde ma fierté. Ma fierté et ma noblesse. Je ne suis pas un de ces vulgaires chats de gouttière qui ne pensent qu'à chasser les souris (cette seule idée qu'on pourrait m'associer à cet gent là me donne la nausée). Je suis une chatte intellectuelle. C'est de belles lettres et de grandes idées que je me nourris, et non pas d'herbe à chat. Et si je me lève tard le matin, c'est comme Descartes pour mieux faire mûrir en moi les grandes théories que le monde attend.

Comme je sens que j'inspire chez vous le doute, je vous ai concocté un petit sonnet à ma sauce. Oui, c'est moi qui l'ai écrit, avec mes quatre pattes. J'ai appelé ça :

Hannah-lyse poétique

Avec ses deux diamants éclatés dans l'ébène
Jaillit de l'océan noir l'anadyomène,
Vénus féline transperçant l'obscurité
D'un seul regard vert plein de sensualité.

Dans la divine solitude souveraine
De l'anachorète à la majesté sereine,
Elle s'abandonne pleine de suavité
A la douce anacréontique légèreté.

Analogue à la philosophie de Diogène
Sa pensée dédaigne les richesses des reines
Et fuit les plaisirs anarchiques et exaltés.

Mais point n'est besoin pour composer sa fredaine
D'anacoluthe et d'anaphores à la dizaine
Car ses yeux suffisent à dire sa dignité.

C'est pas de la poésie, ça ?

Hannah.

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