Peut-être que certains ont pu penser que j'exagérais, l'autre jour, lorsque je disais combien une certaine partie de l'opinion publique déversait sur les profs une véritable haine. Pour ceux qui douteraient, je recopie ici un message lu sur le forum du quotidien Libération, consacré au "malaise des profs". Je vous préviens, c'est à vomir... Sujet : La défense d'une corpo au lieu de la défense de l'éducation.
Je suis toujours surpris moi qui vit à l'étranger, dans une société
privée, c'est à dire dans le monde réel, de voir comment les enseignants
se plaignent de leurs conditions.
Récapitulons: 4 mois de vacances, incluant les grèves corporatistes
rémunérées ainsi que le "droit" de tomber malade quelquefois, histoire de
bien optimiser la rentabilité, déjà bien basse d'une profession qui se
plaint de ne pas être reconnue socialement.
Les salaires sont finalement, toutes primes inclues, après 15 ans de
métier, plus les nombreux avantages en nature autour de 25 kf/an. Well not
bad! Pour une moyenne de moins de 25 h REELLES par semaine.
Je suis toujours exaspéré, moi qui ait un niveau d'étude largement
supérieur à celui des profs, de comparer les difficultés des personnes du
secteur privé aux avantages corporatistes incroyablement coûteux pour les
imposables, des enseignants fonctionnaires.
Vous avez choisi de travailler dans la fonction publique, et bien assumez
messieurs les incompétents: je me réfère à mon expérience de collégien,
durant laquelle, sur les centaines de profs que j'ai eu le plaisir de
rencontrer, une si petite poignée était vraiment des bons. Allez, soyons
large, j'évalue à 90% le taux d'incompétents.
Ne soyez donc pas si hypocrites, la lourdeur de votre administration est
de notoriété publique, est aussi une volonté de votre corporation à
perpétuer vos privilèges, au détriment de l'éducation des élèves.
Le vrai dilemme des enseignants ?
Changer le système pour améliorer, enfin, l'éducation et donc annuler les
privilèges acquis, ou bien rester avec le système actuel afin de conserver
ces privilèges au détriment de la qualité de l'enseignement
Le problème étant que ces lourdeurs se payent toujours. Elles se payent
tellement qu'aujourd'hui vous êtes dans cette incontournable situation que
vous avez créée de vos propres comportements.
Les parents d'élèves veulent voir l'éducation s'améliorer et devenir
performante. Cela, vous devez d'autant vous y adapter que vous vous
apercevez que ces parents d'élèves sont aussi des électeurs. Les hommes
politiques en tout cas le savent eux !
Cette rancoeur est bien plus généralisée et d'autant plus amplifiée que le
public en souffre de plus en plus directement. Cela aussi est de votre
fait.
En fait, les profs ont peu de choix: Evoluer. Ils savent que le système
doit changer: heureusement les parents d'élèves veillent au grain.
Toutes ces discussions ne tournent pas autour de la qualité de
l'enseignement, mais sont en fait basées sur la volonté de trouver des
solutions qui vous permettront de conserver vos privilèges, quitte à
appliquer des petits pansements sur les graves problèmes des élèves.
Votre égoïsme vous a déjà perdu, vous avez vous-mêmes condamné l'éducation
nationale. Les enseignants ont tué l'enseignement. Bravo !
Votre manque de respect des élèves et des valeurs républicaines défendues
par nos pères, votre volonté égoïste de préserver vos "acquis"
corporatistes sont la signature de la peine de mort que vous vous êtes
infligé vous-mêmes.
Ne comptez pas que je m'apitoie sur votre sort.
Laurent du Japon
L'autre jour, à la cantine, je parlais de ça à un collègue. Il m'a dit que depuis plusieurs années, il arrêtait d'essayer de répondre à ces gens là : se justifier est une marque de faiblesse, m'a-t-il montré. C'est vrai. Celui qui justifie ses choix et ses gestes sans qu'on ne lui demande rien avoue qu'il n'a pas confiance en ce qu'il fait et qu'il est hésitant. Donc, non, pas de réponse à ce Monsieur...
Eva.
|