Je commence à me réconcilier avec moi-même. J'ai relu quelques unes des pages que j'avais écrites ces derniers mois. Je voulais répondre à cette question : où a disparu cette excitation qui m'entraînait les premiers jours de septembre ? cette joie effrayée, effarée aussi, de découvrir enfin un monde ouvert à mes espoirs ? ce plaisir épanouissant de la révélation d'une part si longtemps cachée de moi-même ? Je voulais savoir pourquoi tout cela avait été petit à petit remplacé par des incertitudes et des doutes. Je n'ai pas trouvé la réponse dans mes pages. Ou plutôt, si, je l'ai lue, mais parce que cette réponse je l'avais trouvée avant, ailleurs, à Mardiville. Je n'ai pas perdu cette excitation. Elle est toujours là, bien qu'étouffée et bâillonnée. Mais lorsqu'on la laisse s'exprimer, elle revient me porter. Aujourd'hui, à Mardiville, j'ai rencontré un homme qui avait encore cette excitation, après des années de lutte contre ces forces d'étouffement et de bâillonnement qui essaient si souvent de la contraindre. Aujourd'hui, j'ai eu envie de retrouver mes illusions, même si ce ne sont que des illusions. J'ai voulu retrouver mes espoirs, même s'ils sont inespérés. L'inespéré ne vient jamais si on n'espère plus. Une de mes phrases de chevet - oui, je sais, on n'a pas des phrases, mais des livres de chevet, mais il me plaît à moi de me réciter des mots avant de m'endormir - est ce fragment d'Héraclite, ce philosophe que l'on croyait obscur : Je veux croire encore à cet espoir sans route et sans chemin, pour pouvoir arriver comme par magie jusqu'à lui, en courant jusqu'au bout de moi-même. Le combat entre la raison et la passion n'existe pas, Fred. Il n'y a qu'une lutte entre des espérances qu'on n'écoute pas et des rêves qu'on s'efforce de réaliser. Je n'ai pas de réponse à tes questions. La seule chose que je peux te dire, c'est que lorsque l'on trouve sur son chemin l'inespéré, il ne faut pas s'en détourner, car c'est qu'on a enfin trouver une voie vers ce qui n'en a justement pas. Et les espoirs inespérés se trouvent toujours en dehors des chemins. Parole d'oracle.
Eva. P.S. : Je ne résiste pas tout de même à descendre de mes hauteurs, Fred, pour te faire un petit sourire malicieux. Enfin, pour être exact, la malice ne vient pas de moi, mais d'un certain Sigmond, qui, malgré les réticences que j'éprouve à son propos, m'a bien amusée.
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Alors, j'ai eu envie de te faire ce petit cadeau...Bonne nuit, PS : Tu te souviens de cette question que je posais avant de partir en vacances, dans ce même PS ? Pourquoi nos petits facteurs se superposent-ils sous Netscape et pas avec IE ? Bon, je pense que j'ai trouvé la solution... |
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Novembre | ![]() |