Mardi 5 novembre 2002

La Déclaration
Dimanche soir, je me passe une bonne dizaine de fois de suite les 8 secondes de vidéo prises avec mon nouvel appareil photo numérique. 8 petites secondes où on le voit au petit déjeuner regarder l'objectif et se laisser filmer et où l'entend me dire en souriant "alors ça donne quoi ?"

Lundi soir, je raconte mes vacances à Kolok. J'essaie de prendre le ton le plus neutre possible, mais c'est à croire que je n'y arrive pas, car Kolok me dit d'un air entendu : "dis moi, il t'a fait de l'effet on dirait, cet O." Je nie la vérité et lui dit Mais non, tu racontes n'importe quoi, je me suis bien amusée, c'est tout. Mais Kolok sait bien que je ne sais pas mentir.

Mardi après-midi, les Poulpes me font suer et je me surprends à manquer de conscience professionnelle. Je me donne une claque pour me réveiller, pour de nouveau toucher la terre ferme : "tu rêves ma fille, arrête donc", me dis-je pour me convaincre.

Mardi soir, je rentre chez moi. Kolok, pour une fois, n'est pas encore là. Il y a encore le courrier dans la boite aux lettres. Le dernier numéro de Télérama qui bizarrement arrive avec un jour d'avance et puis une enveloppe blanche avec son nom au dos. J'attends d'avoir monté les étages pour l'ouvrir. Dix minutes plus tard, Kolok en arrivant me trouve assise sur le canapé, les yeux dans le vide. Je lui dis que je ne sais plus rien.

Non, je ne sais plus rien. Je me rappelle juste de ce sujet de dissertation trouvé une fois dans les annales : "Puis-je savoir si j'aime ?". Je me souviens que je n'avais pas su y répondre et je m'aperçois que je ne le sais toujours pas aujourd'hui.


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