Dimanche 27 avril 2003

Les épluchures de patates
Je relis les dernières pages écrites il y a à peine une semaine et j'ai envie de tout effacer. C'est déjà démodé, has been, ringard... je ne sais pas comment on dit aujourd'hui. Un journal intime c'est comme le journal du monde qu'on achète au kiosque du coin : on lit les grands titres debout dans la boutique, attiré par les accroches et on se dépêche de rentrer chez soi pour tout lire bien au calme dans son salon... et puis une semaine après les pages froissées et noircies par l'encre servent à ramasser les épluchures de patates.

Mes incertitudes de la semaine dernière, mes doutes d'il y a quelques mois, mes hésitations de l'année passée, tout cela, ce sont des épluchures de patates. La vérité, c'est qu'aujourd'hui, je sais - ou je crois savoir - et donc que tout le reste est devenu faux.

Je sais que j'ai bien fait de prendre le chemin par les dunes. Je sais que mon avenir m'appartient et que je n'ai pas à en avoir peur. Je sais que je ne fais pas mes choix en réponse à mes échecs, comme un pis aller.

Et puis surtout, je sais qu'O. est là, qu'il m'aide à avancer et qu'il croit en moi comme jamais je n'ai cru en moi-même. Et je sais que je l'aime chaque jour de plus en plus.

Si je garde les épluchures de patates, c'est juste pour témoigner que si la terre marron sur les fines peaux recouvrant le tubercule n'existait pas, je ne pourrais pas ce soir déguster de délicieuses pommes de terre sautées. Comme ça, nature, avec juste une pointe de sel, exactement comme je les aime.

pas de photo d'épuchures, mais juste celle du frigo (quand il est plein)



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