Nouveau boulot depuis lundi matin : nouveau bureau, nouveaux projets, nouveaux collègues, nouvelle machine à café, et nouvelles habitudes.Je suis un peu lasse d'avoir une nouvelle fois à tout recommencer au début : rencontrer dans une même journée des tas de gens inconnus, mettre des noms sur des visages, comprendre qui est qui et qui fait quoi, décoder ce qu'on me dit et deviner ce qu'on ne me dit pas. A chaque nouveau travail, j'ai un peu l'impression d'avoir une nouvelle montagne à gravir. Sans savoir ce qui m'arrivera lorsque je serai arrivée au sommet (la chute brutale ou les récompenses du vainqueur ?)
Et puis en même temps, cette nouveauté a quelque chose de rafraîchissant. L'occasion m'est donnée de découvrir comment d'autres gens bossent : j'entre dans les dossiers confidentiels et j'observe comment celui qui était il y a encore quelques semaines un "concurrent" travaille. Le monde de l'édition est vraiment tout petit et cette partie de chaises musicales a quelque chose d'amusant. Je change de boite, mais je retrouve d'anciens collègues, des fournisseurs qui ont bossé sur mes ouvrages ou une iconographe avec qui je travaillais il y a à peine plus d'une semaine. Au fond, tout est-il si nouveau ?
Mon nouveau bureau est immense : un large bureau pour réfléchir et lire, un Mac tout neuf pour écrire et envoyer des mails, une table ronde de réunion pour recevoir des auteurs, trois grandes bibliothèques remplies de livres... J'ai apparemment hérité du bureau d'un ancien responsable éditorial. Je me sentirais presque privilégiée. Mon écran est à quelques centimètres de la grande fenêtre qui donne sur le boulevard. Lorsque les mots ne viennent pas immédiatement, je tourne la tête vers l'extérieur : je vois passer le métro aérien avec ses passagers qui lisent ou qui, peut-être, le soir, lorsque mon bureau est éclairé, m'aperçoivent une demie-seconde à peine. C'est un peu comme si le monde cognait à ma fenêtre et me proposait d'être sa spectatrice privilégiée.