Mardi 30 décembre 2008

 

Des idées dans mes filets

Il y a quelques années, je me suis vue, à un entretien très officiel avec le grand patron de mon entreprise, dire cette phrase innocente : "c'est facile d'avoir des idées... c'est de les mettre en oeuvre qui est plus difficile !" Monsieur le Directeur m'a repris : "détrompez-vous, m'a-t-il dit, une idée, ça ne se trouve pas si facilement !" Ah bon, vraiment ? Je n'ai rien dit, mais je n'en pensais pas moins. Aujourd'hui, ma phrase innocente, je pourrais la répéter mille fois, je la trouverais toujours aussi vraie. C'est tout de même facile d'avoir des idées ! Il n'y a qu'à ouvrir les yeux : des idées, il en fourmille partout autour de nous ! Des visages à peine croisés dans le métro, et voilà des personnages de roman qui viennent me chatouiller l'esprit pour que je les sorte de leur anonymat... Une phrase lue ici ou là, mal comprise et détournée de son contexte, et voilà le début d'une histoire qui vient me titiller... Les idées, elles viennent toutes seules. Surtout lorsque je ne les attends pas. Surtout quand ce n'est pas le moment, parce qu'il y a trop de boulot ou parce qu'il faut penser à des choses sérieuses. A chaque fois, les idées impromptues m'empêchent de dormir le soir et font me tourner et me retourner dans mon lit. Parfois, les idées me collent tellement que je ne sais comment m'en débarrasser.

En vérité, il n'y a qu'une façon de se débarrasser des idées : c'est de les mettre en oeuvre... de les réaliser quoi ! Et c'est là que les choses se compliquent. Car sortir une idée du brouillard de son esprit, ce n'est pas si aisé. Et ce qui est encore plus périlleux, c'est d'être suffisamment assuré pour garder le cap et aller, coûte que coûte, malgré les efforts et le temps passé, tout au bout de son idée. Au bout du bout de l'idée, il y a en général un beau projet... mais c'est si dur de s'y accrocher et de ne pas fléchir en chemin !

Souvent, j'ai de belles idées dans ma tête. C'est joli, ça scintille, ça a l'air vraiment classe. Un mot sort de l'idée, puis un deuxième, puis une phrase entière. Mais tout de suite, je m'aperçois que ça ne va. Les mots ne vont pas entre eux et ne ressemblent pas à mon idée. Tout piétine et moi je trépigne. Mon idée était magnifique, ce que j'en ai fait est tout miteux. Comment donc une idée si prometteuse peut-elle avoir engendré cette chose bancale ? Est-ce l'idée qui portait en elle-même un défaut caché ? Ou bien moi qui n'ai pas su la tirer à temps de son obscurité et n'ai pas trouvé le moyen de la porter à la lumière ? Je ne sais pas et j'aimerais bien savoir.

En attendant, ce que je sais quand même, c'est que mon projet pour la nouvelle année, c'est de m'accrocher aux idées, de les retenir dans mes filets et de ne jamais les laisser s'enfuir sans qu'elles se soient transformées en réalité. Les idées, c'est sympa. Mais la réalité, c'est quand même bien plus fort et bien plus solide.

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