L'équilibre à trouver
Depuis hier soir, un mal de tête ne me quitte pas. Je me sens fatiguée, comme si mon corps pesait trois tonnes. J’attends les vacances qui seront là dans trois jours et, en patientant, je n’arrive pas à trouver le courage de préparer mes bagages. Je me dis que c’est normal toute cette lassitude. Enfin, j’espère.
Voilà des semaines que je n’ai écrit aucune histoire et que je ne suis pas revenue à cet « écrire vraiment » qui me tient tant à cœur. Il y a cet équilibre paradoxal que je n’arrive pas à contrôler. Lorsque j’écris là-bas, je n’écris plus ici, et lorsque j’écris ici, je n’écris plus là-bas. A croire que je ne suis pas capable de faire deux choses en même temps. C’est une question d’attention à soi – ou peut-être d’égoïsme. La nouvelle de la grossesse m’a indéniablement recentrée sur moi-même. J’ai besoin de comprendre, de reprendre possession de moi-même et de l’inconnu au fond de mon ventre. J’ai besoin d’apprivoiser l’inattendu. Il me semble alors que je suis tellement pleine de moi-même que je deviens incapable d’avoir assez d’ouverture pour parler d’autre chose que de moi. Je me disais que la perspective d’un enfant à venir viendrait peut-être renouveler mon inspiration, retrouver mon envie d’écrire des histoires pour enfants. En fait, je dois reconnaître que je suis trop obnubilée par moi-même pour vraiment réussir à me projeter dans des textes dont je ne suis pas le « je » central. Je n’en suis pas très fière pourtant.
Ce n’est pas facile de trouver l’équilibre entre soi et soi. Être suffisamment à l’écoute de soi-même pour être capable d’y trouver l’énergie pour avancer. Mais aussi avoir suffisamment de recul pour être capable d’écouter le monde autour de soi. Ecrire l’intime et l’extime sans avoir à choisir forcément entre l’un et l’autre.
