Il y a un truc qui m'énerve particulièrement à la télé aujourd'hui (enfin, y'a pas qu'un truc, il y en aurait plutôt plusieurs... mais c'est pas le sujet !), ce sont les news qui défilent en boucle en bas de l'écran lors des journaux télévisés et autres émissions dites d'informations. Sur un grand nombre de chaînes (nous avons la Freebox et nous croulons sous les chaînes TV les plus inconnues), c'est devenu une habitude obligée. Cette nouvelle façon de transmettre l'information à outrance et tout azimut banalise une indécence prodigieuse... qu'on ne voit pourtant même plus. Imaginez un peu : vous regardez une présentatrice pin-up à grand décolleté vous cancaner les futilités du festival de Cannes et pendant ce temps-là, en bas de l'écran, défilent de laconiques phrases du type "cinq mille morts en Indonésie","attentat en Irak : 10 morts et 30 blessés... N'est-ce pas scandaleux ? En multipliant l'information, on en détruit tout son sens et on en noie la moindre portée humaine. L'information devient de la désinformation et à force de vouloir tout savoir, on finit par ne rien connaître et surtout - le pire - ne plus chercher à comprendre. Bref, cette façon d'informer/désinformer, je n'aime vraiment pas.

Mais il y a là un autre truc qui me chiffonne dans ces grands titres défilant sur les bas d'écran. Je ne sais pas vous, mais moi personnellement, je ne dois pas être très douée car je n'arrive pas à écouter ce qui se dit à la télévision et à lire ce qui s'écrit dans les dix centimètres du bas de l'écran. Soit je reste scotchée sur les laconiques annonces-catastrophes du bas de l'écran, soit je les ignore et regarde les personnages qui déambulent et déblatèrent à l'écran, mais à peu près jamais je n'arrive à tout faire en même temps. Je ne suis pas bicéphale. J'ai un seul cerveau et il n'arrive pas à se scinder pour écouter ici le palmarès de la Palme d'or et lire là le nombre de mort en Indonésie. J'ai beau essayer, non, je n'y arrive pas. A vrai dire, la société des médias prétend qu'aujourd'hui on peut être au four et au moulin, mais je gage quiconque d'y réussir vraiment. A moins de tout faire à moitié - c'est-à-dire écouter de l'oreille droite et laisser tout sortir par l'oreille gauche... mais est-ce que cela a encore de l'intérêt alors ?

Bon, voilà que je me mets à parler comme une vieille réac' ! Au secours ! Vous avez le droit de me dire que je devrais éteindre la télévision si c'est comme ça.

Mais justement, quand j'éteins la télévision, j'allume l'ordinateur. Et sur l'ordinateur, c'est à peu près pareil : il y en a dans tous les sens ! Ca clignote en haut, en bas. Ca se lit à gauche, à droite, au milieu. L'important est au même niveau que le futile et la publicité côtoie l'intime. La hiérarchisation de l'information est mise à mal. Non ?

Même si je n'avais cessé de critiquer le phénomène blog, j'ai voulu tout de même essayer d'ouvrir mon blog. Pas pour remplacer ce journal (pas encore ?), mais pour faciliter la mise en ligne des "Regards extérieurs" que j'essaie de me motiver à ouvrir à nouveau. Alors voilà, pendant ma pause déjeuner, je suis allée naviguer sur les plate-forme de création de blogs. Ils disaient partout "ouvrez votre blog en 5 min !" et, pour une fois, la publicité était loin d'être mensongère. En 5 min chrono, je me suis ouvert un blog. C'était d'une facilité à couper le souffle. Hyper intuitif, hyper clair et ouvrant de multiples possibilités. Je me suis donc ouvert un blog ici. Sauf que voilà, qu'ai-je vu tout d'un coup ? Intercalée entre mes textes, cette bannière : "Soutenez Sarkozy !" Ah non, pas question de faire de la publicité gratuite pour ce monsieur ! Mais je ne voulais pas m'avouer vaincue tout de même, alors quelques jours plus tard, pendant une autre de mes pauses déjeuners, j'ai ouvert un autre blog. En 5 min chrono, encore une fois (vive la technologie !). Voilà, c'est ici, haut et fort, que je me suis offerte un espace pour parler.

Seulement voilà. Cette page de blog, j'ai déjà l'impression de l'avoir vue des dizaines de fois ailleurs. Sur d'autres blogs - certains que j'aime, d'autres qui m'indiffèrent. Je n'ai pas l'impression d'être chez moi, ni d'être celle qui écrit. C'est pareil ailleurs, alors où suis-je là-dedans ? Et puis, je trouve que le texte est trop petit, qu'il fait mal aux yeux. Le titre n'est pas assez gros, au contraire. Quant aux colonnes à gauche et à droite, je n'aime pas : mes textes se retrouvent encadrés par des informations parasitaires (et encore, j'en ai viré un bon nombre). Il ne manquerait plus que le CAC 40 qui défilerait en haut de la page, ce serait complet ! Là aussi, j'ai l'impression qu'il y a trop d'informations en même temps et qu'elles ne sont plus suffisamment hiérarchisées les unes par rapport aux autres.

Pour l'instant, cette page est encore au stade expérimental. Je suis ouverte à toute proposition et à toute aide pour l'améliorer et pour la transformer en un espace qui me ressemble et où, du moins, j'aurais envie de venir et d'écrire. Être comme tout le monde, je trouve ça bien tristounet, et je n'ai pas envie d'avoir un blog clignotant comme il en fleurit des centaines sur le net. J'ai envie de quelque chose d'épurer, de simple et de joli. Un espace où le texte et/ou la photographie seraient rois et où on n'essaierait pas de tout dire en même temps. Une page qui s'adresserait aux personnes unicéphales comme moi. Alors, des conseils pour la pauvre réac' que je suis ?