Lundi 18 avril 2011

J'aime

J'aime ses petits cheveux tout fins, d'une couleur indéterminée – entre le châtain, le blond et le roux – et ses grands yeux bleus qui me regardent avec une assurance pleine de curiosité. C'est ma petite blonde vénitienne.

J'aime sa façon de téter avec acharnement sa tétine, sans jamais cesser de dormir. C'est mon petit poisson, mon petit poisson tout rose. 

J'aime ses colères quand elle a faim et qu'elle me donne des coups de pieds quand je me penche vers elle pour inutilement lui chuchoter « Patience, ton biberon est en train de chauffer, il arrive très vite !» C'est ma grande impatiente.

J'aime lorsqu'elle s'étire, tendant ses bras vers le ciel, les frottant contre son visage, repliant ses jambes au-dessus de son ventre. C'est ma petite athlète, ma petite sportive.

J'aime quand son papa la pose sur la table à langer à la sortie du bain. Enroulée dans sa serviette de bain, elle sent bon le savon, la petite fille sauvée des eaux. C'est mon petit Moïse, mon petit Jésus.

J'aime quand son papa ouvre sa couche et s'écrie « Oh mon Dieu ! c'est le caca du siècle ! » Ça sent le lait caillé dans les bras du papa scandalisé. C'est ma petite usine à crottes, ma petite péteuse folle.

J'aime quand je lui chante Anne Sylvestre et que les larmes me montent au coin des paupières, incontrôlables. C'est ma grande mémoire vivante de l'enfance. Mon enfance ressuscitée.

J'aime sa façon qu'elle a de désarmer tout le monde et de les mettre tous à ses pieds. Son père, son grand-père, sa grand-mère, la gardienne de l'immeuble, Copine Juju., les voyageurs du bus, les patients de la salle d'attente. C'est ma petite star, mon grand caprice.

J'aime quand elle dort contre mon sein et que sur sa joue se grave la marque de mon chemisier. C'est ma petite tatouée, celle qui a sa mère dans la peau.

J'aime quand mon père la regarde, j'aime quand dans sa barbe blanche il lui sourit et qu'en retour elle lui sourit. C'est sa petite fille, sa petite fille adorée.

J'aime quand une de mes collègues venue prendre le thé à la maison m'envoie un SMS en rentrant chez elle : « tu t'en sors super bien en maman ». C'est ma grande fierté, ma belle assurance en la vie.

Ma petite Sardine a deux mois aujourd'hui. Je pense qu'elle n'en a pas fini de m'apprendre à aimer.

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