Mardi 3 avril 2012

Célia, 2012-2012

Blancs,
les fleurs qui dégoulinent des arbres, alourdis par la promesse du printemps
le mouchoir humide que je tiens entre les doigts et que je ne veux pas lâcher, comme si, seul, il suffisait à sécher les larmes

Blancs,
le visage de notre amie, maman d’un jour, maman de toujours
le petit cercueil au milieu de l’église, unique berceau d’un sommeil éternel

Bleus,
le ciel de printemps, si lumineux dans la chaleur d’avril
les yeux de mon enfant qui, chaque matin, me rappelle la joie fragile d’exister et d’aimer

Rose,
la fleur sans parfum que je serre entre mes doigts et que je dépose dans la terre ouverte

Noirs,
les visages de cette famille qui a fait naître ses racines à l’autre bout de la terre et qui porte le soleil au fond du cœur

Noirs aussi
nos costumes et nos manteaux, à nous tous, dans cette petite église,
et la tristesse de l’incompréhension (Dieu, qu’as-tu fait ?)
et l’impuissance de l’amitié

Mais blancs
toujours, pourtant,
le printemps qui hurle partout la naissance et le renouveau
malgré cette petite vie qui s’en est allée quelques heures après être arrivée et a transformé des parents en orphelins

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