J'ai l'impression que chaque matin les réveils sont de plus en plus difficiles. Souvent, c'est le froid qui me réveille vers 6 heures. En ce moment, on se croirait au mois d'octobre. Mais c'est l'été encore, alors je ne me résous pas à sortir mon gros pyjama d'hiver ! De 6 heures à 8 heures, je tombe dans un état semi-comateux rempli de rêves abracadabrants. Puis, entre 8 h et 8 h 30, je retarde de minutes en minutes le moment de me lever. O. qui, lui non plus, n'a pas envie de se lever me serre dans ses bras rendant l'instant de séparation avec le confort de la nuit encore plus pénible. Oui, je crois que je n'exagère pas si je dis qu'en ce moment, chaque matin est une épreuve.J'aimerais bien savoir pourquoi je suis si fatiguée. Au travail, je ne fais pas grand chose pourtant. Les auteurs avec qui je travaille ne m'ont rendu aucun des manuscrits pour le moment. Du coup, je joue les éditrices esseulées, passant mon temps à somnoler devant mon ordinateur. Le soir, je rentre tôt. Je ne trouve le courage de m'agiter en cuisine qu'après avoir fait un long goûter devant la télévision, avec Hannah sur les genoux. Puis le soir, après le dîner, je bouquine en attendant qu'O. vienne me rejoindre dans le lit. Bref, ma vie est plutôt vide en ce moment. Alors pourquoi suis-je si fatiguée malgré tout ?
Peut-être est-ce parce que je n'ai pas pris de vraies vacances. Cet été est passé sans soleil, sans dépaysement, sans découverte. Cet été a ressemblé à un long automne un peu trop désert, un peu trop triste. Ces deux derniers mois ont été remplis des soucis engendrés par l'achat de l'appartement : paperasses sans fin, retards stressants, incompétences des banquiers et des agents immobiliers. Et quand je ne me faisais pas du souci pour l'appartement et pour les questions de sous, je retrouvais des incertitudes analogues en pensant à mon travail et même à mon projet de roman. Triste été...
Suis-je en train de regretter ma vie de prof et mes étés aux vacances prolongées ? Aurais-je la nostalgie de ces mois estivaux que je passais à crapahuter entre la mer et la montagne, sans compter les jours ni faire état du temps qui passe ? Peut-être... Et en même temps, si j'avais dans deux semaines à reprendre le chemin du lycée et à me retrouver à nouveau devant des classes de Poulpes, je ne crois pas que ça me rendrait heureuse. Je crois même que ce serait un nouveau poids à porter. Un poids bien lourd.
Bref, encore une fois, je me donne l'impression d'être une éternelle insatisfaite. Je voudrais à la fois les vacances et le boulot sympa, le bel appartement et plein de sous - le tout sans aucun sacrifice. Je crois que tout cela est impossible, non ?