Mercredi 17 août 2011

Le temps s'amuse

La Sardine change de jour en jour. Demain, elle aura six mois. Une demie année, rien que ça. Tous ces mois sont passés vite et doucement à la fois. Un peu comme la grossesse. On voit la ligne rose sur le bâtonnet de plastique et on ne peut pas attendre. On trépigne. On imagine l'enfant. Et comment il sera ? Est-ce qu'il aura les cheveux blonds comme moi ou bruns comme son père ? Est-ce que ce sera une petite fille au regard coquin ou bien un petit garçon intrépide ? Les mois passent, le ventre s'arrondit, et on n'en peut plus attendre. On voudrait le voir, le prendre dans ses bras. Et soudain, l'enfant naît. Et là, on se dit, Mais où sont passés tous ces mois, je ne les ai pas vus passer. C'était hier, le trait rose sur le bâtonnet, hier, la première échographie. Et voilà, maintenant, 3kg630 dans mes bras, qui sentent le lait et bavent sur mon tee-shirt.

Ces six mois qui se sont écoulés, c'est tout pareil. Il y a cinq mois et demi, je tenais la petite boule de chair rose dans mes bras et j'attendais, et j'attendais. C'est quand le premier sourire ? Et c'est quand qu'elle n'aura plus ces coliques ? J'imaginais son rire, ses premiers pas, ses premiers mots. Et je n'en pouvais plus d'attendre. Comme avant, quand elle n'était pas née et qu'elle n'était qu'un grain de maïs dans mon ventre. Et voilà, maintenant, elle a six mois. Ce matin, elle a mis son pied dans sa bouche et son regard s'est illuminé d'un merveilleux sourire lorsque je lui ai tendu son doudou Lapinette. Je ne me souviens plus déjà de son premier sourire. Lorsque je regarde les photos de sa naissance, je n'arrive plus à croire que ma petite fille aux traits si fins et délicats, éclairés par de grands yeux bleutés, est ce nouveau-né au visage rouge et bouffi que je vois dans le berceau en plastique transparent de la maternité.

Est-ce que c'est ça, être parent ? On a un bébé dans les bras et on voudrait déjà le voir courir sur la plage après un ballon. On n'en peut plus d'attendre qu'il grandisse, impatient de savoir enfin ce qu'il deviendra. Et voilà, le lendemain, il passe son bac et on attend devant la grille d'un lycée les résultats. Trop lent, trop vite. Le temps s'amuse.

Regards extérieurs, c'est ici !

Introduisez votre adresse e-mail
pour être averti lorsqu'un nouveau Regard sera ouvert :
InscriptionDésinscription
 
Il y a un an.
Il y a deux ans.
Il y a trois ans.
Il y a quatre ans.
Il y a cinq ans.
Il y a six ans.
Il y a sept ans.
Il y a huit ans.
Il y a neuf ans.
Il y a dix ans.
Il y a onze ans.
Il y a douze ans.