Mardi 23 novembre 2004

Travailleur à domicile - bis

L'éditrice avec qui je travaille est en formation et mon élève partie rejoindre sa famille en Afrique pendant trois semaines. Résultat : je me sens terriblement seule !

Je croyais que travailler chez soi, c'était vraiment le boulot rêvé : s'organiser à sa guise, ne pas avoir à prendre les transports en commun, pouvoir se lever quand on veut, etc, etc. Tout cela est vrai et quand je me souviens le rythme de vie infernal que j'avais l'année dernière, tout le temps à courir à droite et à gauche, je continue de penser que pouvoir rester chez soi et ne pas avoir à affronter les mauvaises odeurs du métro et les râleries du voisin de bureau, c'est quand même un privilège sur lequel j'aurais du mal à cracher. D'ailleurs, depuis qu'on a cassé notre tirelire (l'argent des vacances de Noël) pour m'acheter un super écran plat 17 pouces et qu'on a ramené un beau et grand bureau en chêne ancien, c'est plutôt royal de travailler depuis la maison.

Mais dans les faits, c'est un peu différent. Je passe mes journées à la maison, sans sortir de chez moi, si ce n'est pour aller faire des courses. Je ne découvre le froid de l'hiver sur mon visage qu'au moment d'ouvrir les volets le matin et de les fermer le soir. A midi, je me fais ma bouffe moi-même - c'est-à-dire que c'est pâtes au beurre et cordon bleu à tous les repas... c'est pas forcément mieux qu'à la cantine. Bien sûr, il y a toute l'étendue du monde à portée de clic (vive l'internet à haut-débit), mais un mail échangé ne remplace pas un regard ou une poignée de main. Hier, je devais vraiment être en manque de parole : j'ai accepté de répondre à une de ces nanas qui, à l'autre bout du fil, récitent un topo auquel elles ne semblent rien comprendre - un "sondage" disent-elles, en s'en foutant royalement. Bien sûr, je pourrais aller faire un bon jogging rafraîchissant dans le parc d'à côté ou quelques longueurs à la piscine... mais je suis une sacrée flemmarde, et quand personne ne m'oblige à sauter dans mes baskets ou à plonger dans le grand bassin, il est très difficile de trouver en moi la motivation nécessaire pour faire bouger mon corps tout raidi par la station assise. Bien sûr, je pourrais appeler une ou deux copines, organiser des déjeuners du côté du quartier latin ou m'inviter à prendre le thé ici ou ailleurs... mais les copines, pendant les heures de la journée, elles sont au travail et n'ont pas de temps à me consacrer ! Du coup, je reste chez moi, en autarcie avec mon chat qui squatte mes genoux à longueur de journées. D'ailleurs, Hannah aussi profite de mon nouveau mode de travail : vu que je suis là 24 h sur 24, elle trouve le moyen de me réclamer des croquettes la moitié du temps (l'autre moitié, elle dort) et de tout faire pour que je lui obéisse (le sit-in devant mon écran d'ordinateur restant le moyen le plus efficace). Bref, avec tout ça, mon chat va devenir une grosse boule obèse et moi un être définitivement asocial. Vous croyez pas ?

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